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Ma bouquinothèque
20 septembre 2014

Le bonheur national brut, de François Roux

Le bonheur national brutLe roman débute en 1981 à la veille de l'élection de François Miterrand et s'achève le 6 mai 2012, le jour de l'élection de François Hollande, en suivant la vie de 4 amis bretons: Benoît, Tanguy, Rodolphe et Paul, le narrateur.

1981, c'est l'année de leur baccalauréat, l'année, aussi, où les 4 amis se séparent, après un dernier voyage ensemble, prenant en main leur vie. Le roman ne cherche pas à expliquer ce qui lie ces quatre hommes. Au contraire, l'auteur pose comme acquise leur amitié profonde, au point que les quatre protagonistes vont continuer à se croiser et se retrouver. Comme le titre le suggère, on sent, au fil des pages qui narrent les choix, pas toujours heureux, des quatres amis, que l'auteur a voulu que nous nous interrogions sur les sources du bonheur, et sur notre incapacité (ou notre immaturité?) à faire les bons choix, du moins ceux qui nous permettraient de trouver plus facilement ce bonheur, auquel nous aspirons.

Tanguy, qui aide déjà depuis plusieurs années sa mère à la tête de sa petite entreprise familiale, entre en classes préparatoires, car il vise une grande ecole de commerce. Brillant élève, choyé par sa mère et ses deux soeurs, on le retrouve 20 ans après, en patron inhumain, en mari inconsistant et volage, bien loin de ses origines.

Rodolphe, s'engage en politique, au parti socialiste, ce qui n'est pas sans lien avec l'engagement de son père, ouvrier, dans le parti communiste, avec qui il a toujours été en conflit. Il rencontre Alice, riche fille du politique Artus Costa. Quand on les retrouve, les deux époux sont installés à Paris, Alice à la tête d'une galerie d'art influante, Rodolphe, député. Que doit-il à son beau-père, que doit-il à ses qualités personnelles? Les apparences ne savent pas toujours  apporter les bonnes réponses à ces questions...

Paul, le narrateur, est envoyé par son père, lui-même médecin, dans un institut privé, à Paris, pour le remettre à niveau en vue de préparer médecine, lui qui n'a eu son bac "qu'au ratrappage". Cette "punition" va en fait permettre à Paul de se libérer de l'emprise de son père, vivre son homosexualité, et embrasser une carrière d'acteur qui, même si elle ne lui apportera pas le succès, correspond à ce qu'il lui plaît. On se doûte que ces choix l'ont également conduit à rompre avec son père. Et, c'est au décès de ce dernier qu'il retrouvera vraiment sa mère.

Benoît, pourtant brillant élève, décide de rester au pays et de se consacrer à sa passion: la photo. On le retrouve en photographe richissime, que tout le monde s'arrache, et qui, malgré ce, reste plutôt fidèle à lui-même. En fait, Benoît se consumme pour Alice, l'épouse de Rodolphe, qui l'a révélé au public et qui est devenu son amie et sa galeriste.

L'écriture est belle, le roman bien construit. L'épilogue propose une réponse à la question soulevée par le titre du roman en soulevant une autre question: le bonheur ne se trouve-t-il pas au bout d'un tortueux chemin, une fois qu'on se retrouve prêt à accepter sans regrêt différents compromis?

de François Roux, Albin Michel (2014)

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